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Le PERM Tennie c'est fini !


 

Le Collectif pour la Sauvegarde de la Charnie a le grand plaisir de vous annoncer que le Perm Ten­nie qui devenait caduque le 27 juin 2018 ne sera pas renouvelé : l’ex-société Variscan mines, si elle l’avait désiré, aurait dû en déposer la demande il y a au moins 4 mois. Elle ne l’a pas fait. Voilà une affaire qui aura duré 7 ans, provoquant beaucoup de dépenses d’énergie, de temps, d’encre, de verbe et de carburant, triste bilan carbone !

Voici la relation qu'en fait le quotidien Ouest-France :

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Aussitôt connue l’existence du projet de reprendre l’exploitation de l’ancienne mine de Rouez en Champagne, le Collectif pour la Sauvegarde de la Charnie a exprimé son opposi­tion résolue avec ces arguments :

  • un tel projet est inacceptable car le site exploité entre 1988 et 1992, classé comme dange­reux, n’a pas été dépollué avec ses 250.000 m3 de résidus miniers cyanurés ;
  • les « précautions » affichées par le pétitionnaire pour protéger les aquifères fissuraux du site ne sont pas convaincantes (le Collectif devient membre de « Amis des Sources », associa­tion créée par le dernier directeur de la mine)
  • pas question d’envisager la moindre exploitation minière en France tant que le nouveau code minier alors en discussion ne sera pas adopté ;
  • l’origine des importants capitaux (11 millions d’euros sur 5 ans) investis pour la seule pros­pection dans le Perm Tennie par Variscan, filiale de la société australienne Platsearch avec de nombreux actionnaires à Singapour et dont la banque est HSBC, n’a rien pour ras­surer.


Les promesses indues de Variscan

Au fil des mois, pour tenter d’appâter les élus hésitants, Variscan fait miroiter des créations d’em­ploi déraisonnables : d’abord de 40, puis de 300 emplois induits, on passe à 1500 emplois !

Son communicant de l’époque, un homme qui confondait vulgarisation et vulgarité, trouvait « sexy » d’assimiler le minerai au bouchon de crème que l’on trouvait jadis dans les bouteilles de lait. Le même qualifiait de « mine propre » l’idée d’enfouir les dé­chets de l’exploitation à l’abri de tout regard et de tout contrôle.
Il promettait de consacrer 5 millions d’euros en 3 ans au PERM Ten­nie

En réponse, notre Collectif proclamait : « l’or est dans nos portables, point besoin d’aller le chercher sous terre en polluant, les Français stockent chez eux 80 millions de téléphones portables, recyclons-les ». L’idée faisait florès. Deux ans après, dans l’éventualité d’une exploitation, Variscan promet­tait aussi de nettoyer le « sac poubelle », des résidus cyanurés qu’elle avait ignoré délibéré­ment dans sa notice d’impact de 2012. Nous voyons l’état de ces promesses aujourd’hui.


Mobilisation citoyenne d’un territoire

Dès 2012 les élus des 17 communes concernées par le Perm Tennie ont été invités à se prononcer sur le projet. Quelques rares y ont cru et l’ont soutenu, beaucoup plus rares étaient les clairvoyants qui se sont offusqués du trop court délai laissé pour se prononcer et ont motivé leur refus par écrit, d’autres, plus nombreux ont cautionné le projet par im­mobilisme et quelques hésitants ont finale­ment compris que ce projet n’allait pas dans le sens de l’intérêt général du territoire.

Conjointement avec l’association renaissante de Rouez-environnement nous avons participés; à la guerre més;diatique. Nous avons appelés; les és;lus, les propriés;taires et locataires de terres visés;es par les prés;lèvements à refuser leur entrés;e aux techniciens de Variscan. Puis Rouez-Environnement a remar­quablement organisés; la campagne de refus sur le terrain (300 refus recensés;s). Finalement le prés;fet de l’époque a délivrés; un permis de recherche, mais en excluant le site de Chante­pie, la « bouteille de lait et sa crème », qui restait la propriés;tés; de Total.

Cette restriction s’ajoutant à la mobilisation de tout un territoire et l’emballement médiatique qui l’a accompagnée ont permis d’aboutir à l’abandon du Perm Tennie et donc de tout projet de nouvelle exploitation minière.


Tout ça pour ça !

Bientôt le site de Chantepie va accueillir, ô surprise, une centrale photovoltaïque de 5 MégaW, projet porté par la société Sunpower, filiale de Total. Nous ne pouvons qu’approuver tout en nous interro­geant sur la fiabilité du montage financier compte tenu des mécomptes rencontrés par Sunpower dans plusieurs pays. Nous relevons que ce projet enterre les engagements signés par Elf-Aquitaine deve­nue Total, de « remettre en état le site pour usage agricole » (Étude d’impact de 1988). Avec la bé­nédiction des pouvoirs publics, le site ne sera pas remis en état et ses 27 hectares sont enlevés défi­nitivement à l’agriculture, en distorsion avec la préconisation exprimée par le ministre Le Foll lors de la COP 21 de multiplier les espaces agricoles partout où l’on pourra, en France et ailleurs, pour réduire le réchauffement climatique.

On reste d’ailleurs per­plexe face au comportement de la DREAL en la matière, qui bien qu’en charge de l’examen des analyses annuelles auxquelles devait procéder Total et donc informée des résultats, est restée passive pendant des années, oubliant sa mission de sentinelle de l’environnement.


Un monde méconnu et puissant

Au Collectif, nous avons avons été introduits aux mœurs de ces chantres du libéralisme à tout crin, de tous ces « entrepreneurs » dont les projets ne sont rentables que si l’on omet de prendre en compte les dégâts qu’ils font à l’environnement et qui au mépris de toute moralité profitent cynique­ment des largesses de ce qu’ils veulent détruire, la puissance publique. Vous voulez entrer dans ce monde ? Voici quelques conseils, fruits de notre expérience :

  • Vous avez un siège social à financer ? Rien de plus simple.
    les Universités, comme celle d’Orléans, mettent en place des pépinières d’entreprise (http://www.orleanspepinieres.fr/services), normalement réservées aux jeunes pousses qui manquent de capital. Elles offrent des services qui défient toute concurrence.
    Ainsi pour 86 € HT par mois vous bénéficiez d’un accueil pour recevoir vos visiteurs, d’un se­crétariat, d’une salle de reprographie dotée d’un matériel de pointe, d’une salle de réunion, d’un vidéo-projecteur, d’un espace-détente, d’une cafétéria, de journeaux, de tarifs préféren­tiels sur les fournitures administratives, d’une ligne téléphonique, de lignes supplémentaires à prix cassés, d’un standart téléphonique personnalisé, d’un service postal.
    Vous avez besoin de bureaux ? On vous en propose autour de 150 € HT le m2 par an, charges comprises. Pourquoi vous en priver ? Peu importe que vous ayez déjà les fonds pour vous payer votre propre siège, peu importe que les « jeunes pousses » dépassent la soixan­taine.

  • Depuis 2011 le code minier est en cours de réécriture, c’est une épine dans votre pied ? Peu importe ! Envoyez un bon lobbyiste dans les couloirs des ministères concernés, 7 ans plus tard le code minier n’aura pas avancé.
  • Vous avez échoué ? Vous voulez revendre vos PER ? C’est simple, le permis ariégeois ira à une holding australienne et le reste à une société « dormante »(http://www.rouez-environnement.org/) Variscan Mines Europ Ltd, empochez au passage 730 000 € de crédit im­pôt recherche, ne passez pas par la case Prison : tout cela est un vrai Monopoly !

En ce qui nous concerne nous adressons tous nos vœux à ceux qui combattent les permis en cours d’instruction, en particulier le PERM Olivet dans 26 communes de l’ouest mayennais et le permis Ariégeois de Salau.


IL N'Y A QU'UN LOBBY QUI VAILLE, CELUI DE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL !

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